24 mai 2007

Le retour des Smashing Pumpkins

Le 11 avril 2007, à 10h, les réservations s'ouvrent sur le site Internet du Grand Rex pour le concert des Smashing Pumpkins du 22 mai. Date historique : c'est, en effet, la première fois que le groupe remontera sur scène depuis décembre 2000, et sa dissolution sur les planches du Chicago Metro. 12h, je pianote sur mon clavier pour aller tranquillement réserver ma place. Consternation : tout a déjà été vendu. En quelques dizaines de minutes, à peine. Seuls les morts de faim, les affamés auront trouvé leur bonheur. Les autres devront espérer des désistements, très improbables, de dernière minute. Ou aller se faire arnaquer dans des enchères sur le Net.

Le 22 mai, je n'ai donc pas mon billet. Je vais au Rex, au cas où, vers 18h. Le concert doit démarrer à 20h. J'apprends rapidement que tout est complet et qu'il n'y a aucun espoir qu'une seule des 2650 places du Rex se libère. L'on est même parfois venu du monde entier pour assister à ce show-événement. C'est dire que la place au Rex, en ce beau mardi soir, vaut son pesant de cacahuètes.

J'aperçois des revendeurs sur le trottoir, au milieu de la foule. L'espoir renaît. Le contact s'établit à la vitesse de la lumière. Il m'est possible d'avoir une place. Mais pour combien ? C'est toute la question. Les revendeurs ne discutent pas en-dessous de 100 euros. C'est leur minimum. Il est hors de question que je mette ce prix, même si la somme n'est pas astronomique. J'ai entendu dire que certains avaient acheté leur place sur Ebay pour 150 euros. Je ne me permettrai pas cette "folie". Je me résigne à rentrer chez moi.

J'attends tout de même encore un peu, en marge de la foule, regardant toujours du coin de l'oeil le jeu des revendeurs, et espérant encore qu'à l'approche de l'heure fatidique, les prix auront baissé. Je discute avec l'un de ces revendeurs, qui prétend pourtant n'en être pas un, ou plutôt n'en être plus, et qui observe ce qui se passe, échangeant quelques mots de temps à autre avec les revendeurs actifs. Il m'assure que la demande n'est pas très forte ce soir, et que les prix vont baisser. Il est sûr que je trouverai ma place à un prix acceptable. La place, à l'origine, vaut 40 euros (39,50 pour être précis).

Puis je me fais aborder par un jeune qui va au concert, qui vient de Rennes, et qui a une place à revendre. Il me monte tout un baratin pour me justifier qu'il ne peut pas lâcher sa place pour seulement 60 euros, une somme qui couvrerait à peine, dit-il, ses frais de transport. Il reste bloqué sur un prix de 80 euros, qui me paraît, à moi, encore excessif. Mais je le sens faiblir, prêt à descendre plus bas, jusqu'à ce qu'un type nous aborde à son tour, qui recherche désespérément une place. Lui accepte de sortir 80 euros. La place me passe sous le nez.

Il est presque 19h. Plus qu'une heure. A 18h, j'imaginais naïvement que je trouverais ma place pour 40 euros. Quelques rencontres plus tard, et mieux informé, je me sens prêt à monter jusqu'à 60 euros. Et puis je finis par me dire que 80 euros, ce n'est pas si ruineux que cela, et que les Smashing Pumpkins ne sont pas à Paris tous les quatre matins, et que j'aurais dû prendre la place qui m'était proposée précédemment. Il est clair qu'il sera difficile de trouver mon bonheur pour un prix modique. Sauf à attendre le tout dernier moment, pour aller cueillir une place presque donnée chez un revendeur malheureux, qui n'aura pas réussi à écouler sa marchandise. Mais jouer ce jeu, c'est prendre le risque de ne rien avoir, de me retrouver les mains vides à 20h.

Je retombe sur le revendeur sympa avec lequel j'ai établi un bon contact. Il m'indique un jeune habillé en cuir, qui, me dit-il, veut vendre une place à un vrai fan qui ira au concert, et pas à un petit businessman qui s'empressera de la revendre juste derrière. Il m'indique que je peux l'obtenir pour 70-80 euros. Je m'en vais donc voir ce jeune aux cheveux longs. Et, sans grande difficulté, j'obtiens ma place pour 70 euros. Bien sûr, lui espérait en tirer beaucoup plus, de sa place, mais l'heure tourne, et il est temps de ne pas tout perdre. Une poignée de minutes plus tard, je gravis les escaliers qui me mènent au balcon du Grand Rex. Je suis dans l'antre où vont se produire les Smashing Pumpkins. Incroyable.

Voici, après une intro-photos sur le thème de "Love" (Mellon Collie), qui récapitule l'histoire du groupe jusqu'au soir du 22 mai 2007, quelques extraits, de piètre qualité, du concert, que j'ai pu capter, avec "Home" (Machina II), "Hummer" (Siamese Dream), et "Tarantula" (Zeitgeist), ce dernier titre se prolongeant dans sa version album.

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