01 mai 2007

Effervescence à Charléty pour la venue de Ségolène Royal



Incontestablement, Ségolène Royal finit sa campagne présidentielle bien mieux qu'elle ne l'avait commencée. Plus à l'aise dans ses discours, elle parvient même maintenant à transporter les foules. Au stade Charléty, pour ce 1er mai et son dernier meeting, à la veille de son débat télévisé face à Nicolas Sarkozy, elle a amené à elle plus de 60 000 sympathisants (peut-être 80 000), dont près de la moitié ont dû rester à l'extérieur du stade archi bondé, sur les boulevards Jourdan et Kellermann, noirs de monde.

On a pu assister à des scènes absolument dingues : des dizaines, voire des centaines de personnes de tous âges, hommes et femmes, ont pris d'assaut les grilles du stade, hautes de près de trois mètres, et les ont escaladées, pour assister à tout prix à l'événement ! Les gardes de CRS, d'abord dépassées par cet enthousiasme imprévu, finirent par former une ceinture de sécurité tout autour du stade, pour stopper cette ruée un brin anarchique. Nul doute qu'en ce 1er mai, la candidate socialiste aurait pu remplir sans peine le Stade de France.

Contraste saisissant entre ce grand rassemblement populaire, bigarré, fraternel et à ciel ouvert, sous un merveilleux soleil de printemps, qui pouvait faire penser à une communion nationale telle qu'on peut en connaître lors des grands matchs de Coupe du Monde, et le show à l'américaine de Sarkozy et de ses amis, renfermés dans la bulle du Palais Omnisports de Paris-Bercy comme dans un bunker, démonstration de force et d'arrogance avant toute chose, et dans laquelle la fraternité était la grande absente.

Alors que Sarkozy avait craché dimanche dernier sur l'héritage de Mai 68, avec lequel il veut définitivement en finir après son élection, Royal l'a réhabilité, ironisant même sur les velléités de son concurrent de replonger la France dans le trouble social pour pouvoir y mettre de l'ordre : "Mais Doc Gynéco, ce n'est pas André Malraux. François Mauriac, ce n'est pas Bernard Tapie. Et monsieur Sarkozy ce n'est pas le général de Gaulle" - une pique savoureuse qui a ravi la foule joyeuse. Ségolène Royal a rappelé, au passage, l'origine de la fête du 1er mai - histoire d'ancrer son discours clairement à gauche.

Un vent de victoire soufflait chaleureusement dans les drapeaux, les âmes et les coeurs. C'était un 1er mai à Charléty. 60 000 hommes et femmes rêvaient. A une autre France que celle que nous préparent la droite et son champion. La dure réalité du scrutin n'avait pas encore frappé. L'espoir vivait. Renaud était là, bien sûr, comme Noah, comme beaucoup d'autres : Higelin, Moustaki, Delpech, Bénabar, Damien Saez, Les Têtes Raides, Cali, Kerry James, Disiz la Peste, Grand Corps Malade... Le triomphe sarkozyste, annoncé par les sondages, était oublié, et cet oubli était bon.
















C’est Renaud et Yannick Noah qui ont conclu le concert, en présence de Ségolène Royal. Renaud a interprété "C'est pas l'homme qui prend la mer" et "Hexagone" :





Et Yannick Noah a notamment chanté "Donne-moi une vie" :

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