Ava Adore puissance 3 !

Voici trois versions du morceau phare de Adore : Ava Adore. La première est la plus classique, la plus standard, avec un décor très esthétique : la très belle pochette de l'album en fond, une dominante noire, et des lumières jaunes assez incisives. Kenny Aronoff, le batteur, est en pleine forme, et D'Arcy dans son petit costume de diablesse pas désagréable.

Smashing Pumpkins-Ava Adore
Vidéo envoyée par taike-eilee

Deuxième version de Ava Adore, interprétée en 2000 au Japon, lors de la tournée d'adieux. C'est la plus originale, plus calme, avec un ton un peu décalé. Billy Corgan a ici rangé sa guitare électrique pour une sobre guitare sèche. Devant un public nippon toujours très discipliné...

Dernière version : de nouveau lors du Adore Tour, en 1998. Très proche de la première, avec peut-être un peu plus de fantaisie, et un petit solo de Mike Garson, comme une respiration un peu jazzy...

Mythique : XYU

Epoque Mellon Collie. Sans doute le morceau le plus enragé, le plus énervé des Smashing Pumpkins. XYU est un cri d'aliéné, sans aucune harmonie, distordu, les nerfs à vif. D'autres titres sur Mellon Collie sont ultra-puissants, en tête desquels les redoutables et géniaux Bodies et Fuck You [an ode to no one]. Mais même dans ces deux morceaux-là, on trouve de la mélodie, une beauté admirable, une certaine harmonie au coeur de la violence. Ici, rien de tel. C'est de la rage pure et crispante. Billy Corgan pète même un peu les plombs au fur et à mesure que sa "chansonnette" avance. Jusqu'à martyriser, en fin de piste, sa pauvre guitare...

Les SP foutent le dawa au Brésil

J'en avais dit un mot précédemment : voici la version très prenante que les Smashing Pumpkins ont donné de Pug dans une émission de télé du côté de Sao Paulo en 1998. Assez anarchique sur la fin, lorsque Billy déserte le plateau après avoir donné sa guitare à une jeune spectatrice. Les percussionnistes (le batteur à lunettes Kenny Aronoff et ses deux acolytes) sont alors laissés à eux-mêmes et s'en donnent à coeur joie. Intéressant de comparer avec l'autre version que le groupe, cette fois avec Jimmy Chamberlin, donnera en 1999 au Saint Andrews Hall de Detroit. Pas grand chose à voir. Les Smashing Pumpkins en live, c'est rarement deux fois la même chose. C'est une création continue. Et l'inspiration du moment aux commandes...

La tournée Adore

En 1998, les Smashing Pumpkins partent en tournée à travers le monde pour présenter leur noir bébé : Adore. La période est sombre : Chamberlain, le batteur mythique du groupe et l'alter ego musical de Billy Corgan, ne fait plus partie de la bande, suite à ses problèmes de drogue sur la tournée monstre de Mellon Collie and The Infinite Sadness en 1996 et à la mort par overdose de son compagnon de défonce, le claviériste Jonathan Melvoin. Corgan a également perdu sa mère, emportée par un cancer. Pour couronner le tout, il a divorcé. Bref, c'est la fête...

L'album Adore est clairement déprimant. To Sheila respire un discret espoir, Ava Adore et Pug renouent avec un rock énergique mais bien dark, Perfect est une gentille ballade souriante... mais la plupart des autres titres sont d'une noirceur abyssale. En live, Corgan a su transcender son désespoir pour créer des moments d'émotion d'où n'est pourtant jamais absent un sentiment de puissance contenu mais extrême.

Commençons par un pur moment de grâce. Il y a parfois de ces instants miraculeux où la beauté vous submerge... Once Upon A Time est l'un des plus émouvants morceaux des Pumpkins, écrit par Billy dans la pensée douloureuse de la perte de sa mère. Quel cri d'amour ! Quel cri de détresse ! Quelle beauté ! "Time has ravaged on my soul..." D'Arcy est belle, James Iha a de faux airs de Michael Jackson et Billy nous ouvre son coeur saignant. Une beauté ravageuse qui ne laisse pas indemne.

Autre moment de dévastation sur Adore : Tear. Joué ici le 28 mai 1998 au Jardin Botanique de Bruxelles, à la nuit tout juste tombée. 8 minutes dont on ne se lasse pas. Jamais. Quel pied !

Les Smashing Pumpkins au Brésil ! Dans une émission de télévision, où ils avaient joué pas mal d'autres titres, dont une version de Pug assez déjantée... Ici, on les retrouve avec Crestfallen. Billy chante derrière ses claviers, au milieu d'un public nombreux. "Who am I ?"

On va finir avec quelque chose de plus emballant : Daphne Descends. Morceau qui ne ressort pas de manière évidente sur Adore, mais qui nous est offert ici dans une version assez géniale. Nous sommes à Londres, devant un public assez dingue, et le rythme est d'enfer. Les claviers de Mike Garson ajoutent une pointe d'électro à l'ensemble. C'est très frais.

C'est pas bon tout ça ?

Technorati Tags : Pumpkins, Corgan, Adore, D'Arcy, Iha, Garson, Once Upon A Time, Tear, Crestfallen, Daphne